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ACHAT - Un architecte vous révèle les points à ne surtout pas oublier avant d'acheter un bien, pour évaluer le montant des travaux et les possibilités d'aménagement.

Avant de craquer pour cette maison ou cet appartement, il vous faudra l'inspecter du sol au plafond. Surtout si ce bien que vous comptez acheter n'est pas tout neuf.

"Il faut tout regarder, les sols, les murs, les fenêtres, les équipements de chauffage, la ventilation, le tableau électrique...", énumère Nicolas Sallavuard, architecte et fondateur de l'agence Studio d'Archi.

Pas facile d'avoir l'œil sur tout quand on n'est pas un professionnel du bâtiment. Alors voici sept conseils incontournables pour évaluer les possibilités d'aménagement d'un bien et les travaux nécessaires.

1 - Inspectez les parties communes

Soyez vigilant avant même d'entrer dans le bien que vous visitez. Si vous visitez un appartement, vous passerez certainement par l'entrée et les escaliers communs. N'hésitez pas non plus à faire un petit tour dans la cour intérieure s'il y en a une, ainsi que dans le local à poubelle.

"Les parties communes vous donnent des indications sur l'état général de l'immeuble et sur le mode de fonctionnement de la copropriété", conseille Nicolas Sallavuard.

2 - Déterminez quels sont les murs porteurs

Vous avez toujours rêvé d'une cuisine ouverte ? Pour savoir si vous pourrez vous le permettre dans ce logement, il vous faut savoir quels murs peuvent être abattus sans risque.

Les murs porteurs se repère facilement sur le plan : ils sont marqués par des traits plus épais que les cloisons. Si vous n'avez pas le plan sous les yeux, voici comment faire.

L'épaisseur est un bon indice dans la réalité aussi. "Quand il fait plus de 15 cm d'épaisseur, le mur a forcément un rôle structurel, quand il fait moins de 10 cm, c'est une cloison. Entre les deux, la question peut se poser", estime l'architecte.

Vous pouvez alors toquer, même si ce n'est pas infaillible : un bruit creux vous mettra sur la voie d'une cloison, un bruit plus sourd indiquera plutôt un mur porteur.

Enfin, notez l'emplacement : "Souvent quand les murs sont parallèles à la façade, ils reprennent des charges", indique Nicolas Sallavuard.

Repérez aussi les murs de conduit de cheminée : vous ne pourrez pas les abattre non plus !

3 - Examinez les fissures

Comment savoir quelles fissures menacent la stabilité du bâtiment ? "Quand on commence à avoir des doutes, il vaut mieux demander l'avis d'un professionnel", conseille Nicolas Salluavard.

Mais l'aspect de la fissure et son emplacement peuvent déjà vous renseigner :

  • Une fissure blanche et donc récente est plus inquiétante qu'une fissure sombre et ancienne.
  • En règle générale, il faut se méfier des fissures dans lesquelles on peut glisser un ongle ou une pointe de portemine.
  • À l'extérieur du bâtiment, les fissures horizontales et profondes, au niveau des planchers, sont préoccupantes.
  • En revanche à l'intérieur, les fissures au plafond, perpendiculaires à la façade, sont “quasiment inévitables” et moins graves, d'après l'architecte.

4 - Appréciez l'état du parquet

Si le parquet est nu, vous pourrez évaluer son état à l'œil nu. Mais s'il est recouvert de moquette ou de PVC ?

"Marchez aux endroits de passage, sur les seuils de portes", conseille Nicolas Sallavuard. Si vous sentez que ça craque beaucoup et que ça s'enfonce, il faudra peut-être changer tout le parquet.

5 - Ouvrez et fermez les fenêtres

Si elles sont anciennes et abîmées, s'il n'y a pas de doubles vitrages, cela peut être gênant en termes d'isolation thermique et phonique. Prenez en compte le coût éventuel du remplacement des fenêtres lorsque vous évaluerez les travaux.

6 - Pensez à la porte d'entrée

Une porte d'entrée coûte cher à remplacer, alors pensez à regarder si elle vous satisfait au niveau de la sécurité. Une serrure trois points est un atout de ce point de vue.

7 - Posez des questions sur la chaudière

Pour savoir si la chaudière devra être changée, demandez depuis combien de temps elle est arrêtée. "Même une chaudière un peu ancienne, si elle n'a jamais arrêté de fonctionner, peut continuer assez longtemps, explique Nicolas Sallavuard. Au contraire, une chaudière récente mais arrêtée pendant six ou huit mois, parfois elle ne redémarre pas."

Notez aussi la marque de l'appareil. "Une chaudière d'une bonne marque est souvent plus facile à remettre en état", note l'architecture.

Bonus : visitez le bien accompagné d'un professionnel

Pour aller plus loin, vous pouvez aussi vous faire accompagner d'un architecte lors de la visite. Cela peut vous coûter entre 100 et plus de 1000 euros selon les services proposés : minime par rapport à l'investissement que vous vous apprêtez à réaliser pour l'achat et les travaux de rénovation !