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PORTRAIT - L'animatrice de télévision de Maison à Vendre a rénové une meulière de 1901. Une maison dont elle profite en famille, mais dans laquelle elle se sent seulement de passage.

Avant de poser avec un grand sourire pour une photo dans son salon, Sophie Ferjani tient absolument à ranger les jouets de ses trois fils. Tout juste rentrée de tournage, elle n'a pas encore eu le temps de reprendre possession des lieux.

Apporter l'harmonie, c'est son métier, alors la maison de l'architecte d'intérieur et décoratrice vedette sur M6 se doit d'être parfaite.

D'ailleurs il y a cinq ans, lorsqu'elle a eu le coup de coeur pour cette meulière, construite en 1901 dans la banlieue parisienne, il n'était pas question d'emménager avant que les travaux ne soient terminés, "jusqu'au dernier détail". Pendant cinq mois, elle y a consacré ses week-ends et ses vacances, avec son mari, ne sous-traitant que la plomberie et l'électricité.

Celle qui, petite fille, avait pour idole Géo Trouvetou, aime par-dessus tout "trouver des solutions". Alors cette maison, qui s'était peu à peu éteinte avec son ancienne propriétaire, représentait un défi à sa hauteur : la faire revivre, sans trahir son histoire.

"Ces vieilles maisons existent parfois depuis des centaines d'années, elles existeront certainement encore longtemps après nous. Il faut rester humble, nous ne sommes que de passage dedans", médite Sophie Ferjani.

À présent, entre deux tournages, elle profite en famille de ces 200 mètres carrés sur trois étages, avec son petit jardin, ses trois marronniers et sa grille en fer forgé. "Entre nous, on l'appelle la maison du bonheur."

Mais la jeune femme rêve déjà de sa future demeure, dans le Sud de la France. Et pourquoi pas, cette fois, faire construire ?

En attendant, la maîtresse des lieux nous fait faire le tour du propriétaire... l'occasion d'en apprendre plus sur elle, son amour des couleurs, sa conception de la décoration, et sa petite touche de nostalgie.

Une histoire : la maison d'Émilienne

"C'était une vieille dame qui habitait là : Émilienne. Elle avait 95 ans, et n'occupait plus que deux pièces. Ce qui me fait plaisir, c'est de me dire que j'ai rallumé toutes les petites lumières de la maison et que je lui ai redonné de la vie. En faisant attention à ne pas la dénaturer.

J'ai essayé de la relooker dans son temps, et de conserver les matériaux que j'ai retrouvés, comme ces carreaux de ciment qui était cachés sous du lino, ou encore les vieux parquets recouverts au fil des années par plusieurs couches de moquette épaisse."

© Hugo Passarello Luna / Olivier Martin Gambier

Une touche de nature : les rosiers dehors

"Émilienne adorait les vieux rosiers. Quand nous avons acheté la maison, le jardin en était envahi, on ne pouvait même pas passer. On a tout défriché mais j'ai gardé une allée bordée de rosiers, qui sont très parfumés. C'est un peu un vestige du passé de cette maison.

Par contre, je déteste les plantes à l'intérieur de la maison. Je ne sais pas pourquoi, je trouve ça incongru. Et puis on ne s'aime pas, je n'arrive pas à les faire tenir. Je n'en mets jamais chez mes clients."

Une matière : la porcelaine des interrupteurs

"J'ai fait poser des interrupteurs à l'ancienne, en porcelaine, doux, froids et ronds. On est toujours en en train de tapoter avec sa main pour aller les trouver. Pour allumer, on les tourne, comme dans les vieilles maisons. Ce bruit, "clac clac", ça me rappelle la maison de ma grand-mère."

Une couleur : surtout pas de blanc

"Ce sont plutôt les couleurs. Ma maison en est pleine : des couleurs passées, des vieux bleus, des vieux verts, des vieux roses, du gris... C'est assez subtil à l'oeil : c'est un vert d'eau qui va passer sur un vert céladon, qui va rebondir sur un bleu années 50 très clair.

Je crois que je n'ai aucun véritable blanc, même pas les plafonds. Pour moi le blanc n'a rien à faire dans une maison ancienne, ça n'existait pas dans le temps. Ça se salit très vite, et comme ils chauffaient au bois, ils tapissaient même les plafonds."

Un bruit : le plancher qui craque

"Dans cet escalier en bois que j'ai repeint en violet, les marches craquent. À chaque fois qu'on vient de coucher le bébé, on essaie de s'enfuir sur la pointe des pieds... et ça craque de partout dans la maison. Mon mari me guide : “en mettant ton pied ici, 10 cm avant cette marche là...” il sait exactement où il faut passer pour ne pas réveiller le petit."

© Hugo Passarello Luna

Une pièce : la cuisine familiale

J'aime beaucoup la cuisine, parce qu'elle est familiale et rétro. J'ai une grande table centrale, où les enfants font leurs devoirs et où on mange ensemble.

C'est sûr, on peut avoir envie d'une cuisine ouverte, mais je trouve ça dommage de casser les cloisons. Ces vieilles meulières étaient souvent coupées par un escalier central en bois, avec quatre pièces par plateau. J'ai essayé au maximum de respecter le volume des pièces. On n'est que de passage dedans, j'aime cette idée d'en tenir compte dans la rénovation.

Un objet : canapé bleu et fauteuil rose

"Ce que je préfère : les meubles. J'ai un petit canapé deux places, en velours bleu, et aussi un fauteuil en velours rose aussi que j'adore, et que je me suis offert pour mon anniversaire. Je suis hyperactive, donc je ne m'assieds jamais, mais au moment où je m'arrête, peut-être 10 minutes par jour, c'est là.

Je dis toujours à mes clients que la décoration doit se suffir à elle-même. Il faut qu'elle soit chaude et chaleureuse avec de belles couleurs et de belles matières. Je ne laisse pas beaucoup de place pour poser les objets."

Une envie : le changement

"Chez moi, j'ai posé le décor, un peu intemporel, et je n'ai plus besoin d'y toucher. Ça arrive souvent que j'ai des coups de coeur, mais grâce à mon métier je peux placer les objets que j'aime chez des gens ou dans mes émissions, ça me permet d'assouvir mes envies.

Quand je me projette dans quatre ou cinq ans, je m'imagine dans un vieux mas dans le Sud. J'aime bien ce défi de prendre un lieu et de le retaper. Ça peut être aussi une construction... Mais une chose est sûre : j'aimerais bien transmettre cette maison."

Notre sélection de verts d'eau et verts céladon, pour un dégradé comme chez Sophie Ferjani :

- Peinture Tollens Pantone Ocean Wave satin
- Peinture Tollens Equilibre Diabolo satin
- Peinture dépolluante Colours Respiréa topaze satin
- Peinture Tollens Flamant cascade mat
- Peinture Dulux Valentine Couture Vert de gris satin

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