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SLOW LIFE - Vintage, potager urbain, déconnexion, DIY, laissez-vous charmer par le mode de vie bucolique de Joanna, installée en proche banlieue parisienne.

Difficile de croire qu'on est à cinq minutes à pied de Paris et son tumulte, lorsqu'on entre chez Joanna. Située à Saint-Ouen dans la Seine-Saint-Denis, sa maison de ville fait 65 m2 au sol et 50 m2 loi Carrez, de quoi disposer d'une cuisine, deux chambres, un bureau mezzanine et un grand salon ! Bien entendu, l'espace est parfois un peu biscornu ou atypique, nous sommes dans une ancienne maison de ville, mais quand elle a visité les lieux pour la première fois, Joanna s'est tout de suite projetée dans les travaux et la déco.

L'idée derrière tout ça ? Se créer un cocon bucolique en pleine ville, retrouver un air de sa campagne natale au milieu du béton urbain, et puis "s'octroyer ce luxe d'avoir du temps", comme elle nous le confie. Adepte de la philosophie de vie dite slow life, Joanna aime couper les réseaux, écouter des vinyles, lire des livres chinés en brocante... La slow life pour Joanna, c'est autant un engagement écologique qu'un parti pris économique, c'est une autre façon de consommer et de produire qui s'étire dans le temps, de façon à réduire son empreinte sur l'environnement.

Couleurs, aménagement, rangement : Joanna a changé beaucoup de choses dans la pièce à vivre. © Joanna/18h39
Le mur rouge du côté de l'escalier menant à la mezzanine est devenu un très beau mur en parement de pierres. © Joanna/18h39
Le beau mur en pierres et la table chinée sur Leboncoin. © 18h39

Un cachet maison de campagne grâce au mur de pierres

Ce n'est pas tout, la jeune femme est aussi une bricoleuse hors pair, qui a su mettre sa touche à chaque étape de la rénovation de la maison. "Je regarde les tutos sur YouTube, nous explique-t-elle, je suis déjà tombée sur 18h39 d'ailleurs pour fabriquer les verrières, et puis je demande à mon père, qui est un grand bricoleur. C'est un apprentissage sur un temps long, je fais plein d'erreurs qui m'enrichissent !"

Alors qu'elle avait un budget réduit, Joanna a su faire des miracles, comme monter elle-même ces deux murs en parement de pierres. Elle a déboursé environ mille euros pour les pierres, qu'elle a ensuite lié entre elles avec de la colle faite maison, tout en prenant soin de les disposer de façon harmonieuse. Sur un mur, elle a ajouté de la chaux sur la partie supérieure, de manière à lui donner un cachet "maison de campagne".

Un mur 100% DIY ! © Joanna
L'étagère aussi a été transformée : elle est devenue blanche et constituée de niches aux bords plus doux et arrondis. © Joanna/18h39

Pour l'étagère du coin canapé, Joanna a utilisé du béton minéral Résinence, de façon à créer des niches, qui donnent l'impression de surgir du mur blanc. A l'intérieur, elle a disposé des livres, des plantes et des objets décoratifs, qui tranchent avec l'ancien fouillis qui encombrait les étagères autrefois.

Autres travaux d'envergure dans le salon : les couches de peinture pour cacher la cloison OSB qui recouvrait tout le mur de façade (et dont on aperçoit un vestige côté mezzanine, destinée à disparaître également). Plus brut, le mur donne désormais l'impression d'un béton patiné et vieilli qui correspond à l'envie de Joanna d'une maison authentique. Le miroir chiné et les plantes s'accordent à merveille avec lui.

Vue sur l'autre mur de pierres et sur la table fabriquée en fond de wagon. © 18h39

Une table en bois fabriquée avec un fond de wagon récupéré

Il faut dire que Joanna adore chiner, que ce soit en ligne ou sur les brocantes : "Depuis que je suis toute jeune, je chine avec ma mère, se souvient-elle. À l'époque, on allait chez Emmaüs et dans les dépôts ventes, j'ai toujours aimé les vieilleries, mais pas seulement, il y a aussi des choses modernes aujourd'hui dans les vide-greniers. C'est une démarche écolo et économique, je fais beaucoup aussi les brocanteurs en ligne, Leboncoin, et puis puis les grandes ventes d'Emmaüs."

Des exemples ? Un escabeau qui allait à la benne et qui appartenait à l'arrière-grand-père de son conjoint. La famille voulait s'en débarrasser, mais Joanna a eu le coup de coeur pour lui ! Elle a aussi fabriqué son meuble télé à partir de caisses trouvées sur Leboncoin chez un marchand de fruits et légumes qui voulait s'en débarrasser. Idem pour la splendide table en bois qui trône au milieu du salon : "Ce sont des lames de planchers de fond de wagon qui étaient vendues sur un site de seconde main, j'ai demandé à ce qu'on découpe la planche en fonction des mesures que j'ai données. Les pieds de la table, eux, proviennent d'une table en formica que j'ai récupérés via un ami auprès d'une dame qui n'en voulait plus !"

Le potager urbain de Joanna en plein début de croissance. © 18h39

Au milieu de ce paradis vintage, Joanna cultive aussi des plantes, et bientôt un petit potager urbain avec des laitues, des poivrons, des carottes, qu'elle compte ensuite installer dans sa cour. Les projets ne manquent d'ailleurs pas, mais rien ne presse : "On prend le temps de vivre pour comprendre l'espace, nous raconte Joanna, on veut adapter nos aménagements à nos habitudes, mais surtout pas tout transformer d'un coup, ne serait-ce que pour des questions de budget. On sait désormais qu'il faudra réaménager la cuisine, qui ne convient pas à notre façon de vivre. On aimerait ouvrir les espaces, construire une grande verrière en haut par exemple".

On aimerait prendre encore le temps de discuter avec Joanna de sa passion pour les plantes ou les livres anciens, mettre un vinyle de Pink Floyd sur la platine et boire un thé noir, mais il faut hélas déjà repartir, avec l'espoir toutefois de se revoir un jour aux Puces de Saint-Ouen, qui sait ? "Il n'y a que les montagnes qui ne se recroisent jamais", conclue-t-elle joliment.

Joanna composte ses déchets de cuisine dans un Bokashi. © 18h39