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SOL - Labels, essences, origine du bois, mentions sur l'étiquette : tous les éléments pour choisir un parquet à l'impact environnemental réduit.

Par rapport aux différentes possibilités pour habiller son sol, choisir du parquet est à priori un geste écologique en soi, car le bois est un matériau renouvelable.

Mais encore faut-il s'assurer de la gestion durable de la forêt dont il est issu, pour ne pas contribuer à la déforestation. La fabrication du parquet et son transport ont également des conséquences sur l'environnement (et sur notre santé par conséquent).

Comment s'y retrouver en magasin ? Voici les points sur lesquels tout consommateur averti devra se montrer particulièrement exigeant.

Quel label choisir pour protéger la forêt ?

Deux certifications privées attestent de la bonne gestion forestière : PEFC et FSC. Le rôle d'un label est de vérifier que l'exploitation de la forêt est faite de façon durable, pour qu'elle se régénère correctement, avec un système de contrôle à chaque étape de la chaîne de production, de la forêt jusqu'au produit fini.

Les ONG de défense environnementale Greenpeace et WWF estiment le label FSC, à la gestion duquel elles sont associées, plus fiable et plus exigeant que le label PEFC. En effet, l'émission Cash Investigation de France 2 a mis en évidence, dans son reportage du 24 janvier 2017, l'absence de contrôle au moment de la délivrance du label PEFC, et des contrôles qui se font après coup, chaque année, par tirage au sort.

"Le FSC n'est pas non plus la martingale, précise Clément Sénéchal, chargé de campagne sur la forêt à Greenpeace, car il a besoin d'une gouvernance stable pour être appliqué. Par exemple, dans le bassin du Congo, le FSC n'a pas les moyens d'assurer son rôle."

"Même si ce n'est pas parfait, acheter un produit avec un label reste beaucoup mieux que le conventionnel", considère cependant Emily Spiesser, qui travaille sur l'impact des produits de consommation courante pour l'Ademe, l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie. "Aujourd'hui, on n'a pas mieux que les labels, même si c'est essentiel qu'il y ait des vérifications plus poussées."

Bon à savoir : Il existe un autre label intéressant par son approche, l'écolabel européen. Apposé sur un parquet, il atteste que le produit respecte l'environnement tout au long de son cycle de vie, sur plusieurs critères (la bonne gestion des forêts, mais aussi les substances dangereuses, la réparabilité...). Malheureusement, Il n'y a qu'une entreprise italienne titulaire de l'écolabel européen pour les parquets pour le moment.

"On fait beaucoup de promotion auprès des industriels, mais c'est le principe de l'offre et de la demande", indique Emilie Spiesser, de l'Ademe, qui encourage les consommateurs à manifester leur intérêt pour ce label auprès de leur distributeur habituel. Affaire à suivre...

Quels pays d'approvisionnement choisir ?

Si la mention de l'origine du bois n'est pas obligatoire sur l'étiquette, le vendeur doit être en mesure de vous renseigner.

"Il y a même pas besoin d'avoir PEFC et FSC en France, pour savoir que la gestion est durable, estime Nicolas Douzain-Didier, directeur général de la Fédération Nationale du Bois. C'est au niveau de la loi que ça se situe en France, depuis Colbert au 16e siècle."

Par ailleurs, acheter du bois qui a poussé ET a été transformé en France, permet de limiter les dépenses d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre liées au transport. La création ou la sauvegarde d'emplois en France peut également en compte dans ce choix du “made in France”.

La marque collective Parquet Français, repérable sur l'étiquette grâce à un logo, atteste de parquets issus de forêts françaises (à 90% pour le parquet massif) certifiés PEFC ou FSC et fabriqués en France.

Si du bois français n'est pas disponible, Clément Sénéchal, de Greenpeace, conseille de privilégier le bois européen (à l'exception de la Roumanie, où existent des exploitations de bois illégal).

Voici les pays et les zones à risques listés par Greenpeace : la République Démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville, le Gabon, le Cameroun, l'Amazonie brésilienne, la Chine, la Russie, la Thaïlande, le Laos, la Birmanie, le Cambodge, l'Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'Albanie.

Quelles essences de bois choisir ?

Pour aller jusqu'au bout de sa démarche, on peut vérifier que l'essence de bois qui nous intéresse ne figure pas sur la liste des arbres dont le commerce est interdit, liste établie par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d'extinction, administrée par l'ONU.

La liste complète et à jour des espèces menacées est disponible sur le site du CITES. Une liste simplifiée mais non-exhaustive est disponible sur Wikipedia.

Le plus simple est de privilégier des essences communes comme le chêne, le pin, le châtaignier ou le hêtre. Pour les pièces humides, où les essences tropicales sont conseillées car plus résistantes, on s'orientera vers le label FSC, en évitant les pays mentionnés par Greenpeace plus haut.

Bonus : choisir un bois écolo c'est aussi protéger sa santé

Pour Nicolas Douzain-Didier, de la Fédération Nationale du Bois, le plus écologique est le parquet massif, constitué d'une seule essence de bois.

"Avec le contrecollé (constitué de trois couches de bois, ndlr.), de la colle est utilisée. Même si elle est écologique, ce n'est plus 100% bois", précise-t-il.

Dernier élément à prendre en compte pour choisir son parquet : l'étiquette "émissions dans l'air intérieur". Un parquet étiqueté A+ diffusera moins de composés organiques volatils. Autant de polluants que les occupants de la maison ne respireront pas.

À retenir

  • Sans être parfaits, les labels restent le meilleur outil à disposition des consommateurs pour choisir un parquet respectueux de l'équilibre des forêts.
  • Préférer un bois d'origine française ou des pays à l'Ouest de l'Europe.
  • Vérifier la liste des essences de bois protégées, dont le commerce est interdit.
  • Choisir un parquet étiqueté A+ pour limiter la pollution de l'air intérieur.

 

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